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USA : Make Elections great again

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USA : Make Elections great again

“Make elections great again”, le podcast du Média qui vous propulse, avec humour et précision, au cœur de l’élection présidentielle américaine...

Primaires démocrates : quel adversaire pour Donald Trump ?

Tous les coups sont permis ! Dans le camp démocrate, les primaires font rage. Et dans la rude conquête de l’électorat américain, il n’y a pas un jour sans coup de tonnerre. Parmi les 8 candidats en lice, qui parviendra à décrocher l'investiture du Parti démocrate afin de tenter de battre Donald Trump lors de la présidentielle américaine de novembre prochain ?

Tandis que le sénateur du Vermont, Bernie Sanders, confirme dans le Nevada l’avance qu’il a accumulé lors des premiers scrutins, Joe Biden plonge dans les scores depuis qu’il apparaît épuisé lors de ses meetings. Michael Bloomberg, puissant magnat des médias dont l’image était déjà entachée par des accusations de harcèlement sexuel, voit Twitter suspendre 70 comptes de soutiens pour « manipulation ». L'homme d'affaires a reconnu avoir embauché des centaines de personnes - dont certaines auraient été payées 2500 dollars par mois - afin de s’assurer une image “décontractée” sur les réseaux sociaux.  

Quant à Elizabeth Warren, coincée sans téléphone portable à Washington lors du procès en destitution de Donald Trump, elle avait envoyé son golden retriever, nommé Bailey, la remplacer lors d’un meeting dans l’Iowa, le 28 janvier dernier. Plus que jamais, la primaire démocrate est donc une guerre d'image.

Scénario mystère

Si Bernie Sanders est en train de s’imposer comme le favori de cette primaire, les médias américains peinent à ébaucher un fil narratif clair. Le scénario d’un parti démocrate cherchant désespérément un candidat capable de fédérer une aile gauche du parti - incarnée par Sanders et Warren - et une aile dite “modérée” - représentée par Joe Biden, Michael Bloomberg et Pete Buttigieg - s'est effondré, et a emporté avec lui l'hypothèse Joe Biden comme candidat du rassemblement. À en juger par l'abandon de la sénatrice de Californie, Kamala Harris, la grille de lecture des “identity politics”, qui voudrait que les électeurs votent pour quelqu’un qui partage leur appartenance de genre, de catégorie sociale ou de religion ne fonctionne pas non plus… On assiste donc cette année à une primaire plus chaotique et imprévisible que lors des précédentes éditions.

Après deux votes dans des États ruraux assez peu représentatifs tels que l’Iowa et le New Hampshire, le Nevada était ainsi une étape importante. C’est le premier État de ces primaires dont la population se caractérise par son hétérogénéité, compte nombre de travailleurs ainsi qu'une forte proportion d’électeurs hispaniques et afro-américains. Avant la primaire de Caroline du Sud - qui se tiendra samedi -, cette première séquence permettra de déterminer en partie quel candidat est en capacité de rassembler une coalition diverse et de répondre aux attentes de l’électorat. Car dans ce cycle électoral, les priorités des électeurs sont clairement identifiées et le principal objectif semble être de battre Trump lors de l'élection présidentielle, quitte a faire des concessions programmatiques… 

Des programmes et des hommes (et des femmes)

En apparence, il n’y a pas de différence fondamentale dans les thèmes abordés par les candidats, qui proposent tous l'amélioration du système de couverture santé américain, la lutte contre le réchauffement climatique et une revalorisation des minima sociaux. En apparence...  

Les candidats les plus modérés sont en général sur la même ligne que Bernie Sanders et Elizabeth Warren en ce qui concerne le contrôle des armes à feu, l’immigration, la justice et la criminalité. Mais de nombreux points de divergence s'affirment sur les questions économiques telles que le financement de l’assurance-maladie et des programmes sociaux. Sanders et Warren entendent instaurer une taxe sur la fortune et augmenter l'imposition des plus hauts revenus, alors que les candidats centristes, comme Joe Biden et Pete Buttigieg, préfèrent se limiter à une très faible augmentation des impôts pour les plus riches. 

C’est probablement une des raisons pour lesquelles le socialiste Bernie Sanders a longtemps été jugé incapable de fédérer un électorat autour de sa candidature par les médias. Jusqu’à ce que les premiers scrutins le démontrent.

La voix du peuple et la loi de l'argent

Pour remporter la primaire, il faut obtenir une majorité de délégués. Or, lors des votes, chaque État met en jeu un certain nombre d'entre eux, calculé selon sa démographie et réparti proportionnellement au suffrage. Le résultat du scrutin dans un État très peuplé, comme la Californie, est donc autrement plus important que dans un État à la population plus faible. C'est d'ailleurs ce qui a poussé Michael Bloomberg à bouder les premiers scrutins des primaires. 

La prochaine étape déterminante sera celle du Super Tuesday, le 3 mars prochain. Ce jour-là voteront 14 des 50 États américains, dont certains sont fortement peuplés, comme la Californie, le Texas et le Michigan. Ce moment marquera l’entrée officielle en campagne de Michael Bloomberg, dont il est encore difficile de mesurer la capacité à mobiliser. Ses ressources presque illimitées - il est la 9ème fortune mondiale estimée - lui permettent d’inonder les chaînes TV et Internet de publicités. Mais il a également mis à profit son énorme réseau d’influence pour gagner des soutiens auprès de certains élus, maires et associations.  

Les primaires pourraient se compliquer si aucun des candidats n’obtient une majorité absolue de délégués. En cas de majorité relative, une “brokered convention” - c’est-à-dire une convention dans laquelle il y aurait des négociations entre les différents candidats pour se répartir les délégués - pourrait avoir lieu. Pete Buttigieg, Joe Biden et Michael Bloomberg pourraient potentiellement se mettre d'accord du fait de l’influence de leurs réseaux sur les délégués qui vont voter. Et au prix des jeux d’alliances, Bernie Sanders pourrait se retrouver en minorité, même s'il était le candidat qui remportait la majorité des délégués.

Affaire à suivre.

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