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Bernie Sanders peut-il faire basculer l’Amérique ?

C'est une belle victoire psychologique, susceptible de créer un effet d’entraînement, après le feuilleton rocambolesque des primaires de l’Iowa, finalement emportées de peu - quand on comptabilise les délégués locaux et non les voix à proprement dit - par Pete Buttigieg, le nouveau héraut de l’aile centriste du Parti démocrate. Bernie Sanders, la figure de proue de l’aile gauche des primaires démocrates, a remporté le 11 février la manche dans le New Hampshire.

Désormais, l’hypothèse que le sénateur du Vermont, qui ose se présenter comme appartenant à la famille politique du socialisme démocratique - ce qui est une sorte de transgression au pays du dollar -, est plus réaliste que jamais. C’est du moins ce que pensent de nombreux analystes, dont Clément Pairot. Ce Français, diplômé de l’ESSEC et de Sciences-Po, était au cœur de la campagne de “Bernie” en 2016. Il est aussi l’auteur du livre Démocrazies, un Frenchie dans la campagne de Bernie Sanders, paru aux éditions Max Milo/Qui mal y pense. Verbatim.

Pourquoi Bernie peut gagner cette fois

Aujourd’hui, il est sur une belle dynamique. (...) Il a une préparation bien plus forte que Pete Buttigieg ou d’autres candidats sur les autres Etats à venir (...) La différence majeure par rapport à 2016, c’est que quand il se lance en mai 2015, il se lance dans une candidature qu’on peut reconnaître aujourd’hui comme candidature de témoignage. Il est là pour contester l’hégémonie idéologique d’Hillary Clinton et pour la tirer vers la gauche (...) Quand il s’est lancé en février 2019, il a commencé en disant “Nous allons faire campagne dans tous les Etats, et nous allons gagner”. Et à partir de là, on est dans une préparation plus fine, professionnelle (...) On peut dire que Bernie Sanders est aujourd’hui à la tête de la meilleure machine politique américaine”.

L’establishment démocrate le laissera-t-il passer ?

L’establishment existe. Il s’incarne dans des personnalités comme Hillary Clinton, son cercle proche (...) comme John Podesta, ancien directeur de campagne d’Hillary Clinton, nommé au comité qui doit établir des règles pour la convention de juillet. Cet establishment est en place, il est prêt à tout faire pour que Bernie Sanders ne gagne pas. Néanmoins, ils ne peuvent pas être non plus trop “évidents”. C’est pour cela que ces derniers jours, Hillary Clinton est revenue sur ses déclarations très désagréables sur Bernie Sanders de ces dernières semaines, disant que personne ne l’aimait et qu’elle n’était pas sûre de faire campagne pour lui s’il gagnait. (...) L’establishment est déconnecté de la base populaire, les candidats le sentent. (...) Les gens qui font campagne et qui certes ont envie de gagner mais ont les retours de terrain savent qu’on ne pourra pas, sans saborder le Parti démocrate, enlever à Bernie Sanders sa victoire s’il est majoritaire.

Michaël Bloomberg ou “le mur de l’argent”

Michaël Bloomberg, ancien républicain, ancien maire de New York dans les années 2000, neuvième fortune mondiale selon le magazine Forbes (...) peut faire campagne pour la primaire démocrate puis pour l’élection générale en dépensant 1, 2 ou 3 milliards de dollars et être aussi riche en fin d’année qu’en début d’année. Il s’est lancé très tard, en novembre. C’est la preuve d’une certaine fébrilité, d’un certain stress. Il se dit que Jeff Bezos, patron d’Amazon, l’a appelé pour le supplier d’entrer en campagne. Et ce n’est pas pour faire campagne contre Donald Trump, mais contre Bernie Sanders. (...) Il n’y a aucune certitude que Michaël Bloomberg ne fasse pas la tête brûlée, au risque de faire perdre tout le monde face à Donald Trump, en allant jusqu’au bout même s’il n’est pas désigné par le Parti démocrate. En qu’on se retrouve avec une course à trois : Sanders/Bloomberg/Trump. Et dans ce cas, le mode de vote américain fait que Trump a une quasi certitude de l’emporter."

Une campagne qui s’affranchit de Wall Street et de l’industrie pharmaceutique

Si la campagne de Bernie Sanders était une entreprise, ce serait une mutuelle ou une coopérative (...) C’est l’idée d’être une campagne au service du grand public et avec l’aide du grand public (...) Il démontre qu’on n’a pas besoin de l’argent des milliardaires (...) Il a aujourd’hui 6 millions et demi de dons à partir d’1 million et demi de donateurs individuels. C’est le plus haut historique. Obama n’était pas du tout aussi avancé en termes de nombre de donateurs. Et ça continue !

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