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Palestine, justice, pression politique : que révèle la libération de Georges Abdallah ?
Georges Ibrahim Abdallah enfin libre, après quarante ans de détention en France.
Après quatre décennies passées derrière les barreaux, Georges Ibrahim Abdallah, militant libanais pro-palestinien, a été libéré. Condamné dans les années 1980 pour complicité dans l’assassinat de diplomates américain et israélien, il était considéré comme l’un des plus anciens prisonniers politiques d’Europe. Libérable depuis près de vingt-cinq ans, il avait pourtant vu ses onze demandes de libération conditionnelle systématiquement rejetées, que ce soit en première instance, en appel ou en cassation. Un acharnement judiciaire dénoncé depuis longtemps par ses soutiens, qui y voient le reflet de la criminalisation croissante de la solidarité avec la cause palestinienne.
C’est à Beyrouth que Georges Abdallah a atterri ce matin, accueilli chaleureusement par une centaine de personnes venues saluer son retour.
« Soulagement », « victoire », « symbole » : les réactions de ses soutiens, militants associatifs et élus, oscillent entre joie et combativité. Car tous le rappellent : au-delà de cette libération, la lutte pour la Palestine, elle, continue.
Pour analyser les enjeux politiques et judiciaires de ce dossier, Elsa Marcel, avocate et militante à Révolution Permanente, est notre invitée. Elle revient sur les pressions ayant entouré le maintien en détention de Georges Abdallah, sur les implications de cette affaire pour l’indépendance de la justice, et sur les rapports de force politiques qu’elle met en lumière en France.