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Coup de gueule, coup de coeur, coup de blues… Dans cette rubrique diffusée à l’improviste, un journaliste du Média se saisit d’une question d’actualité tout en se gardant bien de se cacher derrière son petit doigt.

Maroc : pourquoi la jeunesse se soulève contre le régime ?

Deux ans après un séisme meurtrier, des milliers de Marocains vivent encore dans des bidonvilles. Tandis que le royaume investit dans la Coupe du monde 2030, la jeunesse descend dans la rue et affronte une répression meurtrière.

Le Maroc, frappé en 2023 par un séisme meurtrier qui a fait 3000 morts et laissé 60 000 familles sans logement, voit aujourd’hui sa jeunesse descendre massivement dans la rue contre les inégalités sociales, la pauvreté et la corruption, alors que le royaume investit des milliards pour la Coupe d’Afrique 2026 et la Coupe du Monde 2030. On a demandé au journaliste Amine Snoussi de décrypter cette colère : derrière la vitrine d’un pays moderne vanté pour son TGV, ses palaces et ses stades flambant neufs, la fracture est béante. Près de 4,7 millions de personnes sont vulnérables, le chômage des jeunes atteint 38 %, et les hôpitaux publics s’effondrent tandis que les cliniques privées prospèrent. Cette Génération Z, sans partis ni leaders, scande “On veut pas de stades, on veut des hôpitaux” et brise le vieux pacte social qui troquait stabilité contre silence. Face à cette colère circulant de téléphone en téléphone, le régime répond par la répression, comme à Oujda où la police a écrasé des manifestants. Une répression, déjà brutale, devenue sanglante et meurtrière : mercredi soir, trois personnes ont été tuées par des gendarmes à Lqliaâ, près d’Agadir, lors de heurts devant une brigade locale après l’incendie d’un véhicule et d’un bâtiment, selon les autorités. Une version que conteste les manifestants.

Mais pour Amine Snoussi, plus les élites misent sur les grands événements, plus la jeunesse exige un autre avenir : dignité, services publics, justice sociale.

Derrière la façade internationale, un pays s’interroge : combien de temps encore peut-on bâtir des stades sur des ventres vides ?

Dixit

Coup de gueule, coup de coeur, coup de blues… Dans cette rubrique diffusée à l’improviste, un journaliste du Média se saisit d’une question d’actualité tout en se gardant bien de se cacher derrière son petit doigt.

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