Coup de gueule, coup de coeur, coup de blues… Dans cette rubrique diffusée à l’improviste, un journaliste du Média se saisit d’une question d’actualité tout en se gardant bien de se cacher derrière son petit doigt.
Islamisme : de Mélenchon à Léna Situations, l’accusation qui tue le débat
Benzema, Médine, Léna Situations, Mélenchon… tous seraient reliés à “l’islamisme politique”. Ce mot-valise, brandi sans nuance, sert aujourd’hui à disqualifier des artistes, des militants ou simplement des musulmans visibles.
Pourtant, l’islamisme politique désigne une galaxie de courants hétérogènes : des partis réformistes intégrés au jeu démocratique, comme Ennahdha en Tunisie ou le PJD au Maroc, jusqu’à des groupes armés. Réduire cet univers à Daech ou Al-Qaïda relève d’une lecture erronée, héritée de la période coloniale, où le “musulman” était administré comme un corps suspect à surveiller.
Depuis le 11-Septembre et la “guerre contre la terreur”, les lois d’exception, les surveillance de masse, les fermetures administratives ont créé une suspicion généralisée. Les travaux de sciences sociales montrent qu’en France comme ailleurs, ces politiques ultra-sécuritaires produisent davantage de stigmatisation que de sécurité.
La FI, elle, paie aujourd’hui sa volonté de refuser les amalgames : Mélenchon et Rima Hassan sont accusés d’“islamisme” pour avoir défendu des positions pro-palestiniennes ou simplement rappelé des faits. Pendant ce temps, la commission Wauquiez transforme un enjeu complexe, le rigorisme en arme politique qui stigmatise une partie de la population pour attaquer la France Insoumise.