De Pinochet à Kast : pourquoi la démocratie chilienne a échoué
Au Chili, c’est le candidat José Antonio Kast qui l’a emporté au second tour contre la candidate de la gauche, Jeannette Jara . José Antonio Kast est un héritier de la dictature de Pinochet, autoritaire et néolibéral. Bien qu’il ait donné des signes d’apaisement après sa victoire en déclarant que le pays avait besoin de l’opposition de gauche, sa campagne et son programme ont indiqué tout l’inverse : la volonté d’une privatisation et d’une dérégulation à marche forcée. La campagne de José Antonio Kast, dans laquelle Pinochet a souvent été invoqué positivement, a montré un renversement de l’image au profit de l’ancien dictateur, dont les militants d’extrême-droite ont cherché à convoquer l’héritage et à réactiver la mémoire. À l’image de ce qu’il s’est passé avec les extrême-droites brésiliennes et argentines dont les candidats nostalgiques des dictatures ont réussi à prendre le dessus sur les droites traditionnelles et à remporter des élections présidentielles. Le souvenir des dictatures dans les pays latino-américains tend à s’estomper à mesure que de nouvelles générations atteignent l’âge adulte, des générations qui ne les ont pas connues, ou qui étaient encore enfants, et à qui l’on peut en vendre une vision fantasmée. Dans cet épisode de C'était pas mieux avant, Gwên Guirette revient sur la dictature chilienne et sur la transition démocratique inachevée.