Denis Robert a reçu Eric Alt, magistrat, ex président du syndicat de la magistrature, et vice-président de l'association anti-corruption Anticor. Ensemble, ils ont évoqué l’état de la justice en France, alors même que la Garde des Sceaux Nicole Belloubet semble vouloir enrégimenter le Parquet et qu’Emmanuel Macron nomme directement le procureur de Paris, contre tous les corps constitués. “Nous avons critiqué la circulaire du Parquet concernant le traitement général des gilets jaunes. Nous avons dit qu’elle n’était pas conforme à la déontologie des magistrats, y compris à la déontologie des magistrats du Parquet. Nous avons dit que le procureur de Paris était le maillon faible dans la protection des libertés”, confie Eric Alt. Les deux hommes ont également parlé de la faiblesse des moyens alloués à la lutte contre la délinquance économique et financière. “C’est paradoxal, parce que la justice financière fait rentrer beaucoup d’argent pour l'État (...) J’ai longtemps espéré que la révélation de toutes ces affaires ferait que la volonté politique surgirait. Et cette volonté politique ne surgit jamais. (...) Le Parquet national financier devait comprendre au départ 23 magistrats. Aujourd’hui, ils ne sont que 18. Longtemps ils ont été 15”, se désole Eric Alt.