Thomas Porcher, économiste, signataire du manifeste des Économistes atterrés, et auteur de nombreux essais dont « Les Délaissés » et « Traité d’économie hérétique » débunke chaque semaine, sur le plateau du Média, les fausses évidences des gardiens du temple néolibéral. À l'occasion, d'autres économistes et praticiens de l'économie viennent répondre aux questions du Média dans le cadre de ce module.
"Une austérité XXL" : pourquoi la macronie cache la vérité sur les recettes de la sécu
Les français doivent faire des efforts : vous commencez à connaître la chanson. Non ce n’est pas un ancien épisode. La Cour des Comptes a dénoncé une “situation alarmante” tant “l’année 2024 fut sombre” à propos de la Sécurité Sociale, ce lundi 26 mai 2025. La Cour des comptes rappelle que le déficit de la Sécurité sociale s’est creusé à 15,3 milliards d’euros en 2024, soit 4,8 milliards d’euros de plus que la prévision initiale. Libération écrit : ”A ce rythme, le trou va passer à 22,1 milliards d’euros, en 2025. «La prévision de déficit 2027 est supérieure d’un tiers à ce qu’elle était en 2024», écrit la Cour. Les rapporteurs estiment donc qu’à cet horizon, dans deux ans, une «crise de liquidité», pourrait «se matérialiser». Comprendre : un défaut de paiement.” Le gouvernement cherche 40 milliards d’économies pour le prochain budget.
Thomas Porcher réfute l’idée d’urgence de faire des économies. Le problème, ce sont les recettes. François Bayrou veut avancer un projet politique, avance l’économiste.
Nicolas Da Silva, économiste spécialisé dans la sécu, avance que sur le 4,8 Md€ d'écart avancé, 3,7 Md€ proviennent de recettes insuffisamment dynamiques. Les 3/4. “Le dérapage -entendu comme des dépenses supérieures à ce qui était prévu- ne s'élève qu'à 1,1Md€(sur 643!). On est donc loin de la mythologie du dérapage des dépenses. Encore une fois, la question des recettes, pourtant centrale, est superbement ignorée dans le débat public.”
Les taxis sont en colère ! Depuis mi-mai, les chauffeurs de taxis sont mobilisés et multiplient les actions. Leur mal être est connu et crié depuis des années : ils ne s’en sortent plus, surtout face à la concurrence accrue des VTC uberisés où la plateforme américaine n’a pas du tout les mêmes charges sociales ET “salarient” ses chauffeurs en auto entrepreneurs pour toujours réduire les coûts.
Ici, les taxis luttent aussi contre la nouvelle tarification qui doit s’appliquer, à partir du 1er octobre, aux quelque 40 000 artisans conventionnés réalisant du transport de patients. La tarification sera désormais la même pour tous : un forfait de 13 euros, plus un tarif kilométrique basé sur le tarif préfectoral des taxis en vigueur dans chaque département. Une majoration de 15 euros est prévue dans les grandes agglomérations, pour prendre en compte les bouchons. Des taxis annoncent une perte de chiffre d’affaires. A noter, 85 % des taxis font du transport de patients, selon les chiffres de la Fédération nationale du taxi. Et lorsqu’ils en font, cette activité représente en moyenne 50 % de leur chiffre d’affaires, selon les chiffres de l'Assurance maladie. La proportion peut monter à 80 % ou voire plus encore pour certains d’entre eux, selon la même source.
Le gouvernement a promis d’agir sur les VTC, notamment sur les méthodes de racolage parfois illégales, avec des contrôles “intensifs” qui seront menés “via des opérations ciblées dès cette semaine”.
Lisa Lap et Thomas Porcher décryptent tout cela, c’est l’Instant Porcher !