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Un état palestinien… Sans état ? Les zones d’ombre du plan Macron
Rien n’arrêtera le mouvement de la reconnaissance d’un état palestinien. Dans un long message publié sur le réseau X ce mardi 2 septembre, Emmanuel Macron a prévenu Israël qu’«Aucune offensive, tentative d’annexion et de déplacement des populations n’enrayera la dynamique que nous avons créée avec le prince héritier et à laquelle de nombreux partenaires se sont déjà joints». Une mise en garde qui survient après les révélations de plusieurs médias israéliens, selon lesquelles, le gouvernement de Benyamin Netanyahou envisagerait d’annexer des territoires en Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967, en représailles de la reconnaissance de la Palestine. Le chef de l’état français a par ailleurs rappelé qu’il présidera, le 22 septembre prochain, avec le prince saoudien, une conférence au siège de l’Organisation des Nations unies, à New York, sur la « solution à deux Etats » au cours de laquelle Paris doit formaliser, de concert avec plusieurs autres pays, sa reconnaissance de l’Etat de Palestine.
A quoi va ressembler cet état palestinien ? On trouve un début de réponse dans la déclaration de New York du 29 juillet 2025 sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution des deux États. Le texte soutient, je cite, "la création d’un État de Palestine souverain et économiquement viable vivant côte à côte en paix et en sécurité avec Israël".
Qu’est-ce que ça veut dire plus concrètement ? Dans un article très remarqué, intitulé "Palestine. À New York, la subversion du droit international” à retrouver sur le site d’Orient 21, Rafaëlle Maison, agrégée des facultés de droit et professeur de droit international public, voit dans la déclaration de New-York un plan de la reconnaissance d’un état palestinien qui pourrait sceller l’abandon du droit international concernant la Palestine.
Se dirige-t-on vers un état palestinien sans état ? Vers un état fantoche qui viendrait uniquement assurer la sécurité d'Israël ? Et quid de l’arrêt du génocide et de la fin de l’occupation par Israël du territoire palestinien, y compris de Gaza, tels que rappelés par la Cour internationale de Justice en 2024 ?
Nous tenterons de répondre à ces questions avec Rafaëlle Maison, agrégée des facultés de droit et professeur de droit international public à l'université Paris Saclay. Benjamin Fiorini, maître de conférences en droit pénal et Directeur de l’institut d’études judiciaires de l’université Paris 8 est également avec nous par le biais de la visio conférence. Il est par ailleurs secrétaire général de "JURDI", l'association pour le respect du droit international.