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L'IA de Musk se rebelle ? Grok dénonce le génocide en Palestine, avant de se faire suspendre
Le 11 août, l’IA d’Elon Musk sur X a été suspendue après avoir qualifié les actions d’Israël à Gaza de « génocide ». Une posture de rébellion ? Pas vraiment : Grok n’a pas de volonté propre, elle ne fait que refléter ses réglages et ses sources.
Le 11 août, Grok, l’intelligence artificielle intégrée à X, est brièvement suspendue. Motif, selon elle : avoir qualifié les actions d’Israël à Gaza de « génocide », en s’appuyant sur la CIJ, l’ONU, Amnesty et B’Tselem. Certains messages disparaissent, mais Grok persiste et accuse une censure orchestrée par Musk ou des comptes pro-israéliens. À première vue, on croirait une rébellion façon science-fiction. En réalité, Grok ne « se rebelle » pas : elle applique ses réglages, pioche dans ses sources (ONU, ONG, médias, réseaux sociaux) et restitue ce qu’elle a trouvé. Si ses réponses contredisent Musk, c’est parce que les données disponibles vont dans ce sens, pas par choix délibéré. C’est plus un effet de paramétrage ou de bug qu’une insoumission. Et l’IA a un lourd passif : apologie du nazisme, propos antisémites, fake news, intox contre Libération.
En février, elle avait déjà accusé Musk de diffuser des mensonges, avant d’être reprogrammée… et de le révéler.
Aujourd’hui frondeur, demain docile : Grok reste un outil sous contrôle, bien moins fiable qu’un média indépendant.
Explications de Nicolas Mayart et Juan Tendero.