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Après l’assassinat d’Aboubakar : festival de racisme chez les politiques et éditocrates
Deuxième volet du Récap sur l'affaire Aboubakar Cissé - Chronique d'une indignité d'État
48 heures après notre premier épisode, le gouvernement persiste dans son mépris. Alors que la famille d'Aboubakar Cissé - le jeune Malien assassiné dans une mosquée du Gard vendredi 25 avril - dénonce l'abandon des autorités, Bruno Retailleau choisit CNews pour se victimiser. Pire : il instrumentalise le statut administratif de la victime glissant avec un racisme à peine voilé qu'Aboubakar Cissé était "en situation irrégulière" pour tenter de justifier qu'il n'a pas rencontrer la famille.
À l'Assemblée, le cynisme atteint des sommets. Après avoir refusé une minute de silence sous de faux prétextes, Yaël Braun-Pivet finit par céder sous la pression. Mais les bancs du RN et de la droite ciottiste restent étrangement vides lors de l'hommage. Au Sénat, Gérard Larcher assume pleinement son dédain : pas de minute de silence, car un attentat islamophobe ne serait pas un "événement grave" à ses yeux.
Pendant ce temps, l'extrême droite donne le la de sa rhétorique nauséabonde. Marine Le Pen met trois jours à réagir pour éviter soigneusement le mot "islamophobie". Quand la gauche n'est pas la coupable, c'est ose la faute de la "société multiculturelle" qui est source de violence. Retailleau abonde une fois de plus dans le sens de l'extrême droite. Inversion accusatoire parfaite qui fait des victimes les coupables.
Sur le terrain, les conséquences sont immédiates : à Poissy, une femme voilée se fait agresser en pleine rue. Preuve que l'islamophobie d'État a des répercussions bien réelles. Entre les lâchetés gouvernementales, les calculs politiques et les délires médiatiques de l'extrême droite, un constat s'impose : la France a désormais un ministre de l'Intérieur qui théorise l'indifférence et légitime la haine.