Le gouvernement a publié ce jeudi un rapport explosif sur « l’islamisme politique et la mouvance des Frères musulmans ». Très vite, ce texte a été repris, commenté, déformé, instrumentalisé. À droite, on crie au danger civilisationnel. À gauche, on s’inquiète d’un glissement islamophobe. Le Conseil français du culte musulman dénonce une potentielle stigmatisation d’une partie des musulmans de France. Parmi les cibles du rapport, l’association Étudiants Musulmans de France (EMF), qualifiée de « réseau puissant des Frères musulmans ». L’EMF est une organisation étudiante active dans le domaine éducatif et social, engagée dans la défense des droits des étudiants musulmans en France. Fondée il y a plusieurs décennies, elle organise des événements, des formations et des actions de solidarité. Son président, Kayode Damala, est sur notre plateau pour réagir à cette désignation, qui suscite chez lui une vive inquiétude quant à une possible stigmatisation injustifiée. Face aux déclarations de Gabriel Attal sur le voile, ou de Julien Odoul au RN, une question traverse le débat : ce rapport est-il un outil d’analyse… ou une nouvelle arme politique ? À l’heure où le gouvernement parle de « bons musulmans » et de « mauvais musulmans », la manœuvre semble claire : diviser, polariser, capitaliser.