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Le fond de l'info

Économie, international, technologies… Cette émission prend le risque du “pédagogisme” pour mieux aller au fond de sujets qui se caractérisent par leur complexité apparente mais qui constituent des enjeux prégnants de notre époque.

Politiques en roue libre, juges au service de la police : la France part en vrille

A peine une semaine après le début des révoltes qui ont suivi la mort de Nahel, abattu à bout portant mardi 27 juin par un policier à Nanterre, les procédures judiciaires dirigées contre des personnes soupçonnées d’avoir participé aux violences, en grande majorité des jeunes, s’enchaînent. Beaucoup d'entre eux sont jugés en comparution immédiate et un grand nombre de prévenus avait un casier judiciaire vierge.

Parmi les 3 625 gardes à vue comptabilisées par la chancellerie, 1 124 concernaient des mineurs, soit presque 30 %. De très jeunes garçons, qui n’étaient même pas nés lorsque ont éclaté les révoltes de 2005, après la mort de Zyed et Bouna, à Clichy-sous-Bois. Me Morad Falek, du barreau de Nanterre témoigne : «On note aussi une absence frappante d’antécédents judiciaires, ils sont perdus devant le juge. Ils ne bombent pas le torse, ne revendiquent rien, ne savent pas vraiment expliquer leur participation.». Pourtant la juges se sont montrés particulièrement sévères, allant parfois au-delà des réquisitions du parquet et la circulaire Moretti semble y être pour quelque chose. Ce document de 4 pages, diffusée vendredi 30 juin dernier par le ministre de la justice, demandant une réponse judiciaire « rapide, ferme et systématique » résonne très fort dans les prétoires. La justice connue pour son extrême lenteur, retrouve soudainement les moyens de jeter en prison des jeunes condamnés en raison de la crise que traverse notre pays et non plus au regard de leur dossier. Leur situation n’est plus examinée individuellement ce qui fait dire à leurs avocats qu’ils sont victimes d’une justice expéditive, collective et partiale : les magistrats du siège, pourtant indépendants, semblent céder aux pressions des politiques.

La disproportion des peines infligées aux jeunes des quartiers populaires, pour la plupart issus de l’immigration postcoloniale, est-elle banlieue est un fait nouveau ? Ou bien doit-on la lier à une longue tradition française ? On en discute avec Julien Théry, historien et Mathieu Slama, essayiste et auteur de Adieu la liberté.

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