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"Gens du Voyage" : 80 ans après le génocide que la France refuse de reconnaitre pleinement

Entre 200 000 et 500 000 Roms, Cintis et Tsiganes furent exterminés par les nazis, deuxième population après les Juifs. Ritchy Thibault (ZOR) milite pour que le 2 août 1944 devienne jour de commémoration nationale et mette fin à l’oubli.

On les a oubliés de l’histoire. Pourtant, ils furent la deuxième population européenne exterminée par les nazis après les Juifs. Entre 200 000 et 500 000 Roms, Cintis et autres groupes Tsiganes ont été tués. Ritchy Thibault, membre du collectif ZOR, rappelle que « les persécutions subies par cette communauté sont innommables et innombrables », et souligne l’importance d’une date : « dans la nuit du 2 au 3 août 1944, les nazis ont liquidé le camp des familles d’Auschwitz-Birkenau. »

Le collectif milite pour que cette date devienne jour de commémoration nationale, afin de « reconnaître la responsabilité de la France dans ce génocide et encourager le travail historique pour quantifier les victimes ». L’histoire française de l’antitsiganisme est longue et complexe. Selon Thibault, « la République française porte une responsabilité immense, ne serait-ce que par la législation antiigane mise en place durant plusieurs décennies ». Le 2 août 1944, plus de 4 300 hommes, femmes et enfants de toute l’Europe ont été exterminés dans le camp des familles de Birkenau, un massacre « à l’échelle industrielle ». Depuis 2015, cette date est commémorée dans de nombreux pays, mais « la France persiste à ne pas reconnaître cette histoire ».

L’anticiganisme reste violent et institutionnalisé. L’affaire Villeron en est l’illustration : « Deux cents personnes, armées de pierres et de bouteilles, ont attaqué des familles Tsiganes, qui ont été terrorisées et contraintes de fuir. Et pourtant, les assaillants ont été relaxés, tandis que les familles victimes ont dû payer leurs frais de justice. » La violence peut aller jusqu’au crime : Angela Rostache, enceinte de sept mois, a été assassinée. Thibault commente : « Le fait de tuer une femme enceinte montre la volonté de faire disparaître de la société les personnes romanies et voyageuses. » Pour le collectif ZOR, la reconnaissance du génocide est essentielle. Elle permettrait que « la valeur de ces vies soit reconnue » et que « les messages d’apologie du génocide ne soient plus possibles ».

Une reconnaissance législative serait « une première historique », mettant fin à des siècles de stigmatisation légale et sociale. « Il est nécessaire d’être à la hauteur de l’histoire », conclut Thibault, appelant députés et société à agir pour que ce génocide ne reste pas dans l’oubli. 

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