Mardi, la commission d’enquête parlementaire sur TikTok a auditionné plusieurs influenceurs très médiatisés, et jugés comme "problématiques" : Alex Hitchens, masculiniste radical ; AD Laurent, ex-candidat de télé-réalité reconverti dans le contenu pour adulte ; Manon et Julien Tanti, promoteurs de contenus familiaux et de placements douteux, et enfin, Nasdas, célèbre sur Snapchat pour ses distributions d’argent.

Et pourtant, le débat politique glisse encore vers une vieille marotte : supprimer l’anonymat sur les réseaux, au nom de la lutte contre le harcèlement. Une manœuvre aussi inefficace que dangereuse. Car les pires contenus ne viennent pas d’anonymes, mais de profils visibles, soutenus, parfois financés par les grandes fortunes. L’anonymat protège les minorités, les militants, les voix fragiles. Ce n’est pas ce qu’il faut faire disparaître. Ce qu’il faut, c’est construire un Internet libre, éthique, débarrassé des logiques marchandes et des récits d’extrême droite. Ce n’est pas ce droit qu’il faut remettre en question, mais le modèle des plateformes et l’influence d’une extrême droite soutenue par les milliardaires. La réponse : une régulation forte, pas un contrôle généralisé.