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À Bagnolet, la bergerie de la résistance

C'est la bergerie à défendre. A Bagnolet, des riverains s'organisent pour protéger une ferme en plein cœur du quartier des Malassis. Petit îlot de verdure au milieu des cités populaires et entouré de béton, la bergerie des Malassis apparaît comme un havre de fraîcheur, elle est pourtant menacée.

C'est devenu la routine pour les riverains. Le matin, ils se retrouvent devant le chantier de la maternelle des Malassis. Avec l'association, Sauvons l'îlot pêche d'or - bergerie, les habitants du quartier des Malassis surveillent, et tentent quand ils le peuvent de ralentir les travaux. Ce n'est pas l'agrandissement de la maternelle avec cinq classes supplémentaires qu'ils dénoncent, mais le fait que le projet de nouvelle maternelle empiète sur la bergerie voisine, qui jouxte l'établissement. Ils estiment également que l'architecture du futur bâtiment n'est pas adapté au projet pédagogique. Avec l'association Sors de Terre, les riverains tentent de porter un projet alternatif de ferme-école, dans laquelle la maternelle communique directement avec la bergerie, en préservant ses terres et en permettant d'accueillir plus d'élèves. Ils aimeraient obtenir de la mairie qu'elle étudie leur proposition.

Les associations rappellent notamment que le département de la Seine Saint-Denis est très exposé aux canicules. Dans son bilan, intitulé le «biodiversitaire», l'Observatoire départemental de la biodiversité urbaine en Seine-Saint-Denis recense les îlots de chaleur et de fraîcheur urbains, et pointe la ville de Bagnolet parmi les communes avec le moins de végétations et le plus d'îlots de chaleur. Pour les voisins de la bergerie des Malassis, il apparaît donc paradoxal de réduire ou supprimer l'un des rares puits de fraîcheur de Bagnolet, alors que les vagues de chaleur se succèdent. D'autant que la ferme qui longe la maternelle abrite également une biodiversité à protéger. Il y aurait 55 arbres recensés dans la bergerie, selon le Groupe National de Surveillance des Arbres (GNSA), or certains seront abattus au cours des travaux. Plusieurs espèces animales à protéger, dont des hérissons, dépendent également de la bergerie. France Nature Environnement (FNE) demande notamment à la mairie une étude de faune et de flore ainsi que «l'arrêt des travaux qui dérangent l'habitat de l'espèce». Dans un courrier envoyé au maire, les associations remettent en cause «la légalité du permis de construire» puisque ce dernier ne contient pas de dérogation concernant l'atteinte à des espèces protégées et à leur habitat.  

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