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Gabès : pourquoi le ministre Jean-Noël Barrot s’en prend à Le Média

Par Le Média

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En s’attaquant publiquement à Le Média lors des Questions au gouvernement, le ministre Jean-Noël Barrot a préféré discréditer un travail journalistique documenté sur la catastrophe écologique de Gabès plutôt que de répondre sur le fond.

La semaine dernière, lors des Questions au gouvernement, Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a choisi de s’en prendre publiquement à Le Média, l’accusant de mener une prétendue « désinformation diffamatoire » et appelant les députés à ne pas se fier à notre travail journalistique. Une attaque frontale, rare par sa violence, et surtout révélatrice.

Une accusation infondée

Face à l’Assemblée nationale et à la députée insoumise Nathalie Oziol, le ministre a affirmé que Le Média aurait accusé une entreprise française en particulier (évoquant notamment le groupe Roullier) d’être responsable de la catastrophe écologique en cours à Gabès, en Tunisie. Il a même appelé à « ne pas accabler les entreprises françaises ». Ces accusations sont entièrement fausses.

Dans son Dixit consacré à la situation dramatique de Gabès, réalisé et présenté par Amine Snoussi, aucune entreprise française n’a jamais été citée nommément. Le travail journalistique mené repose sur des faits plusieurs fois documentés et un constat clair : la responsabilité de la France dans cette catastrophe écologique est réelle, structurelle et historique.

Depuis l’époque de Bourguiba, la France a soutenu, protégé et accompagné l’industrie chimique tunisienne, notamment en alimentant ses carnets de commandes. Ce soutien politique et économique a contribué à maintenir un modèle industriel destructeur pour l’environnement et la population locale.

Une réalité documentée par plusieurs enquêtes

Qualifier ce travail de « diffamation mensongère » relève donc de la contre-vérité, du mensonge. De nombreuses enquêtes indépendantes pointent depuis plusieurs années la responsabilité française dans la pollution massive de la région de Gabès, dont notamment celle publiée par Vakyta en janvier 2023. Ces faits sont publics, sourcés, et largement documentés. Les rappeler n’est ni un militantisme déguisé, ni une attaque ciblée : c’est le cœur du travail journalistique.

Alors pourquoi cette attaque ? Parce qu’elle permet d’éviter soigneusement de répondre sur le fond à la question posée par la députée Nathalie Oziol, qui interpellait le gouvernement sur la situation à Gabès et sur les responsabilités françaises. Plutôt que d’assumer un débat politique et écologique nécessaire, le ministre a préféré attaquer le messager. Une méthode ancienne, mais toujours efficace : discréditer un média pour ne pas répondre à ce qu’il documente. Cette séquence s’inscrit dans un contexte plus large : fragilisation du service public, mise au pas des voix critiques, pression croissante sur les médias indépendants.

Quand un ministre s’autorise à désigner publiquement un média comme « diffamatoire », comme "affilié à la France Insoumise", sans démonstration, sans preuve ni procédure judiciaire, le signal envoyé est clair. Il ne s’agit plus seulement de débat politique, mais de tentative d’intimidation.

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