En Afrique, le déshonneur de nos ambassadeurs
Il fut haut fonctionnaire avant de se saborder. Aujourd'hui journaliste et écrivain, il raconte les malheurs de la Françafrique et porte la voix de ceux qui la combattent.
Alors que l’ambassadeur français au Mali vient d’être expulsé sur fond de tensions entre Paris et la junte malienne, notre journaliste Thomas Dietrich revient sur les faits d’armes peu glorieux de nos diplomates en Afrique. Soutien aux dictateurs, affairisme, trafic de visas et même complicité d’assassinat… les ambassadeurs de France se retrouvent souvent dans de beaux draps. Triste état des lieux d’une diplomatie française qui s’abîme en Afrique.
Il n’a eu que 72 heures pour boucler ses valises et quitter le Mali. L’ambassadeur de France à Bamako, Joël Meyer, vient d’être expulsé par les autorités locales ce 31 janvier.
Depuis plusieurs mois on songeait, sous les ors du Quai d’Orsay, à remplacer cet ambassadeur visiblement plus doué pour les langues étrangères (il parle couramment l’hindi et le grec moderne) que pour la diplomatie. Il faut dire que Meyer n’a jamais réussi à rétablir le courant entre Paris et Bamako, dont les relations n’ont cessé de se dégrader depuis août 2020 et le renversement du très francophile Ibrahim Boubacar Keïta par un quarteron de colonels maliens.
Les putschistes se sont très vites rapprochés de Moscou, à tel point que depuis décembre dernier, des mercenaires russes de la société militaire privée Wagner se sont installés au Mali. Notre ministre des affaires étrangères, le très paternaliste Jean-Yves Le Drian, s'est dès lors mis à fustiger sur les plateaux-télé « une junte malienne illégitime », accusée de prendre « des mesures irresponsables ». Cette surenchère n’a guère été du goût du pouvoir de Bamako, qui a fini par expulser Joël Meyer.
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