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L'entretien d'actu

Notre regard singulier sur l'état de la France et la marche du monde. Au-delà des faits, le sens de l'actualité.

Ces bourgeois qui nous coûtent un pognon de dingue | Nicolas Framont

Nous vivons une période difficile, moins rude que les temps de guerre qu’ont connus nos devanciers, mais difficile quand même. Le mouvement social dans lequel la France est engagée en ce moment nous le rappelle. Inflation, paupérisation, mal logement… Les files des banques alimentaires s’allongent. A qui la faute ? A notre gouvernement ? Oui mais pas seulement. Pas principalement. Au capitalisme, à la finance ? Mais c’est qui le capitalisme, c’est qui la finance ? C’est un peu la question que pose un fermier américain des années 30 à l’employé qui vient l’exproprier. Dans le livre Les Raisins de la colère de John Steinbeck, qui a été adapté au cinéma. Sommes-nous victimes d’un monde de la finance si éloigné et si désincarné qu’il en finit par devenir inatteignable. C’est un peu ce que nous laissait entendre le candidat à l’élection présidentielle François Hollande, dans son désormais célèbre discours du Bourget. Charles Baudelaire disait que la plus belle ruse du diable est de vous persuader qu’il n’existe pas. Et si la plus belle ruse de la bourgeoisie était soit de se faire oublier derrière les paravents des institutions, des fonds d’investissement, des fonds de pension, des mécanismes de marché… soit de se légitimer via des récits qui exaltent le mérite d’ultra riches qui auraient mérité leur fortune tant ils sont travailleurs et ingénieux ? C’est ce que pense notre invité, Nicolas Framont. Sociologue, rédacteur en chef du magazine Frustration, il est aussi expert auprès de Comités sociaux et économiques dans les entreprises et vendeur de fruits et légumes au marché, dans une petite ville de Charente-Maritime.

Dans son dernier livre, dont le titre est sans fioritures, “Parasites”, il pointe du doigt les classes bourgeoises, des “parasites qui se nourrissent de notre travail, de nos impôts, de notre vie politique, de nos besoins et de nos rêves”. Et il se fait aussi conteur, voire biographe, dans le but de retourner contre eux le storytelling des grands patrons qui se veulent les héros de notre temps.

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