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COP30 : ce que révèle cet échec cuisant
La COP 30, tenue à Belém, aux portes de l’Amazonie, était attendue comme un sommet décisif pour le climat. Mais le bilan est largement décevant : pas de feuille de route pour sortir des énergies fossiles, une déclaration finale minimaliste et surtout une influence massive des lobbies des industries fossiles, avec plus de 1 600 représentants présents, dont 600 avec accès privilégié aux négociations.
En marge de ce sommet, les peuples autochtones et collectifs militants ont organisé marches, blocages et actions symboliques pour défendre leur territoire menacé par l’extractivisme. Sur place, Macko Dragan, journaliste rédacteur en chef de Mouais, décrit un contexte où la gauche radicale reste sceptique quant à l’efficacité des COP, tandis que les communautés autochtones tentent d’imposer leur voix, leur autonomie et la gestion directe de leurs terres. Ces mobilisations ont mis en lumière un fossé entre discours officiels et réalité sur le terrain, révélant l’influence persistante du capitalisme extractif et colonial sur les négociations internationales.
Pour Clément Sénéchal, ancien porte-parole climat de Greenpeace, les COP actuelles ne sont plus crédibles : elles servent davantage de vitrine médiatique que de lieu de décisions efficaces. Selon lui, il est urgent de réformer la gouvernance climatique, d’exclure le secteur privé des négociations et de donner enfin la parole aux populations les plus vulnérables, afin de construire une véritable action collective face à l’urgence écologique.