Parce qu’il n’est plus possible que seuls “les milieux autorisés” soient autorisés à penser notre monde, ses réalités et ses combats. Cette émission se veut le carrefour des intellectuel·le·s, penseuses·eurs et actrices·eurs des luttes sociales dissident·e·s et/ou invisibilisé·e·s.
Montée du fascisme : « Retailleau, c'est le sal*ud à l'état pur » | Hugues Jallon, Julien Théry
« Le fascisme, ça commence avec des fous, ça se réalise avec des salauds et ça continue à cause des cons », a-t-on coutume de dire (en croyant parfois, à tort, citer l'écrivain Henry de Montherlant). Nous en sommes aujourd'hui en France au Temps des salauds, selon le titre du petit livre d'intervention récemment publié par Hugues Jallon aux éditions Divergence, avec pour sous-titre : Comment le fascisme devient réel. Petite visite, dans ce nouvel épisode d'OSAP, au musée des horreurs des classes dirigeantes françaises occupées depuis tant d'années à l'instauration d'un nouveau fascisme.
Éditeur – il a été PDG des éditions de La Découverte, puis du Seuil –, écrivain – il est l'auteur de 8 roman, dont le dernier, Le Cours secret du monde, est paru récemment chez Verticales –, Hugues Jallon est l'invité de Julien Théry pour ce nouvel épisode d'On s'autorise à penser, OSAP. Dans cette discussion, il revient sur les responsabilités des élites dirigeantes qui oeuvrent sous nos yeux depuis des années à l'instauration d'un nouveau fascisme.
« L'extrême droite n'est plus seule, elle est bien entourée », écrit-il, et ceux qui jouent le rôle décisif pour son accès au pouvoir se prévalent de ce réalisme que Georges Bernanos a désigné comme « le bon sens des salauds ». Petite visite au musée des horreurs des classes dirigeantes françaises, avec trois départements.
Celui des hommes et femmes politiques d'abord, du président Macron, élu en 2017 pour « faire barrage à l'extrême-droite » et engagé en 2024 dans une manoeuvre, la dissolution, dont le but était d'aboutir à la nomination d'un premier ministre du RN, à Bruno Retailleau, ministre ouvertement raciste et amateur d'une imagerie policière néofasciste.
Celui des patrons ensuite, qui misent aujourd'hui sur l'accession du RN au pouvoir de façon à éviter toute remise en cause des orientations politiques néolibérales qui permettent le pillage de la richesse commune depuis le quinquennat Sarkozy (selon la logique renouvelée du « plutôt Hitler que le Front populaire » qui était celle de la grande bourgeoisie des années 1930).
Celui des intellectuels enfin, d'Alain Finkielkraut à Michel Onfray en passant par Pierre-André Taguieff, Marcel Gauchet et tant d'autres, passés du gauchisme de leur jeunesse au soutien plus ou moins direct à l'extrême droite, avec pour dénominateur commun la détestation de l'antifascisme et plus largement de toute gauche un tant soit peu substantielle.
La manipulation outrancière de l'accusation d'antisémitisme et la complicité plus générale de tous ces « réalistes » avec l'État sioniste dans son entreprise génocidaire en Palestine est une constante.
Retrouvez un épisode précédent d'On s'autorise à penser avec Hugues Jallon, au sujet de son livre Le Capital, c'est ta vie :
