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Légion d'honneur - Schiappa, Sophia Aram : les dessous des petites récompenses entre amis
Ce 14 juillet, entre Marseillaise et feux d’artifice, 589 nouvelles Légions d’honneur sont tombées, avec leur cortège de rubans et de petits fours. Mais sous le vernis républicain, la plus haute distinction française ressemble de plus en plus à un outil de récompense politique qu’à une reconnaissance du mérite. Sophia Aram, habituée des plateaux et des polémiques islamophobes, s’est vue gratifiée d’un prix du CRIF… avant d’être décorée par l’État. Schiappa, elle, décorée malgré sa mise en cause dans un scandale de subventions publiques. Et Nicolas Sarkozy ? Condamné, il n’a perdu sa médaille qu’à contrecœur… malgré les réticences d’Emmanuel Macron.
Depuis 2017, Gérald Darmanin s’est hissé au rang de super-décorateur de la République : près de 2 500 décorations attribuées, dont 84 % à des élus de son propre camp politique. Entre récompenses croisées, loyautés territoriales (notamment dans son fief du Nord) et bons services rendus, la Légion d’honneur semble devenue un outil de fidélisation plus qu’un hommage au service public. Comme le résume le politiste Olivier Ihl, une décoration, c’est avant tout une dette symbolique : un petit nœud tricolore qui lie le pouvoir à ses obligés.
Même Emmanuel Macron s’en inquiète : la Légion risque de devenir le symbole d’un entre-soi parisien coupé des citoyens. Trop tard ? Peut-être. En tout cas, ce n’est plus une médaille d’honneur… c’est une médaille d’appartenance.