Le nouveau système de distribution de l’aide humanitaire imposé par Israël dans la Bande de Gaza tourne déjà à la catastrophe. Depuis la première distribution, le 27 mai, des dizaines de personnes auraient été tuées par des tirs israéliens autour des sites de distribution. Une sorte de massacre dans le massacre, un piège mortel où des populations affamées risquent de se faire tirer dessus pour récupérer de quoi survivre.

Après plus de deux mois de blocus total et une reprise très insuffisante des livraisons d’aide, au lieu de réouvrir tous les points de passage et de reprendre les distributions par les services de l’ONU et des grandes ONG, Israël a décidé de se passer de ces réseaux traditionnels en confiant les distributions alimentaires à une société pour le moins douteuse et inexpérimentée, la Fondation humaniaire de Gaza, protégée par des mercenaires américains et l’armée israélienne. Les professionnels du secteur et les Nations unies ont refusé de coopérer avec la GHF, estimant que ses plans contredisent les principes humanitaires.

L’obstination des autorités israéliennes, malgré les avertissements de nombreux experts, confirme plutôt leur volonté de réoccuper le moindre espace de Gaza, à l’abri des regards. Sous les objectifs humanitaires, des objectifs militaires.