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Assassinat d'Anas al-Sharif et quatre autres journalistes : RSF dénonce la propagande d'Israël
Six journalistes, dont cinq d’Al Jazeera, ont été tués le 10 août à Gaza lors d’une frappe israélienne visant Anas al-Sharif. RSF dénonce une stratégie de “blackout” médiatique et appelle l’ONU à agir face à ces crimes de guerre présumés.
Ce dimanche 10 août, une frappe israélienne a tué six professionnels des médias dans la bande de Gaza, dont cinq liés au média qatarien Al Jazeera et un journaliste indépendant. L’attaque, revendiquée par l’armée israélienne, visait le reporter vedette d’Al Jazeera Anas al-Sharif, accusé d’“appartenance terroriste” sans preuves tangibles. Elle a également coûté la vie à Mohammed Qraiqea, Ibrahim al-Thaher, Mohamed Nofal, Moamen Aliwa et Mohammed al-Khaldi, et blessé trois autres reporters. Reporters sans frontières (RSF) dénonce une “technique indigne” employée de façon récurrente contre les journalistes afin de justifier leur assassinat et de masquer des crimes de guerre. “L’armée israélienne a déjà tué plus de 200 journalistes depuis le début de la guerre. Il faut de toute urgence mettre un terme à ce massacre et à la stratégie de blackout médiatique d’Israël”, déclare Thibaut Bruttin, directeur général de RSF.
L’organisation appelle le Conseil de sécurité de l’ONU à se réunir d’urgence, en vertu de la résolution 2222 sur la protection des journalistes en période de conflit armé. Cette méthode avait déjà été utilisée contre des journalistes d’Al Jazeera, notamment lors de la frappe du 31 juillet 2024 qui avait tué Ismail al-Ghoul et Rami al-Rifi après une campagne de dénigrement similaire. RSF affirme avoir alerté dès octobre 2024 sur le risque imminent visant Anas al-Sharif, sans réaction de la communauté internationale. Depuis octobre 2023, RSF a saisi à quatre reprises la Cour pénale internationale pour enquêter sur ce qu’elle considère comme des crimes de guerre commis contre les journalistes à Gaza.
Louise Allun Bichet, directrice des projets à RSF, est l’invitée du Face-cam pour en parler.