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USA : Make Elections great again

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USA : Make Elections great again

“Make elections great again”, le podcast du Média qui vous propulse, avec humour et précision, au cœur de l’élection présidentielle américaine...

Les élections US face au coronavirus

Alors que les primaires américaines battent leur plein, les États-Unis sont eux aussi touchés de plein fouet par l’épidémie de coronavirus. Une crise sanitaire qui, au delà du désastre humain, pourrait chambouler le calendrier de l’élection présidentielle.

Malgré l’interdiction de voyager sur le sol américain pour les personnes en provenance des pays européens, annoncée par Donald Trump le 13 mars dernier, le pays fait désormais face à une épidémie de coronavirus. Les 50 États sont touchés et comptent plus de 200 morts et 14 000 cas. La Maison-Blanche, qui a mis plusieurs semaines à réagir, commence à réaliser l’ampleur de la crise et à prendre des mesures économiques dans l’urgence. Sur le plan sanitaire, des recommandations sont émises - mais pas encore d’obligations.

Celles-ci sont en effet prises à l’échelle des États et des villes. La Californie, l’Illinois et quatre autres États viennent de placer des dizaines de millions d'habitants en confinement total. Plusieurs villes comme New York, Washington, Chicago ou Los Angeles ont fermé bars, restaurants et boîtes de nuit pendant au moins deux semaines afin d'endiguer la propagation du coronavirus. Le New Jersey a annoncé l'instauration d'un couvre-feu entre 20 heures et 5 heures pour les déplacements jugés non-essentiels.

L’organisation des primaires démocrates s’en trouve donc chamboulée. Cela se traduit par une baisse de la participation significative dans les États ne disposant pas du vote par courrier ou par procuration et un report des dates de vote dans certains États comme l’Ohio ou la Géorgie. D’autres ont décidé de maintenir le scrutin en partie, semble-t-il, à cause des pressions faites par le Parti démocrate. Maintenir les primaires dans les prochains États semble logistiquement ardu. En outre, face à cette crise, il est important pour le Parti démocrate de se montrer uni plutôt que de continuer à traîner cette primaire derrière lui.

Un contexte particulièrement tendu pour le candidat indépendant Bernie Sanders qui ne parvient pas pour l’instant à remonter l’avance engrangée par le social-libéral Joe Biden. Sanders espérait que le dernier débat télévisé inverserait la dynamique des votes. Mauvais calcul : la pression de l’establishment démocrate s’accentue donc sur ses épaules pour un retrait. Avec l’épidémie, les tendances sondagières entre les deux candidats se resserrent cependant et le “medicare for all”, proposition programmatique phare de Sanders de nationalisation du système de santé, devient un peu plus hégémonique. Reste donc un scénario possible, bien que peu probable, qui verrait Sanders prendre de plus en plus la place dans le discours du Parti démocrate, se maintenir dans les primaires et commencer à remporter des États à son tour.

Bernie Sanders opère ainsi une pause dans sa campagne et se focalise maintenant sur la gestion de la crise du Coronavirus. Il a demandé à ses militants et ses soutiens d’arrêter de financer sa campagne et de reverser ces dons à des O.N.G. qui luttent sur le terrain pour aider les Américains à faire face à l'épidémie. Elizabeth Warren, qui ne s’est toujours pas ralliée officiellement à un candidat depuis le retrait de sa candidature, est elle aussi plutôt concentrée sur la réponse à la crise du Coronavirus. Mais il est peu probable qu’elle prenne ouvertement position dans la primaire - le fait qu’elle n’ait pas donné son soutien à Sanders plus tôt peut être interprété comme un soutien tacite à Joe Biden.

Rien n’est donc certain dans la désignation du candidat qui affrontera Donald Trump. Cette question est pourtant un enjeu capital au sein du Parti démocrate, notamment au Congrès. L'une des principales conséquences de la crise sanitaire, d’un point de vue économique, risque d’être un chômage massif du fait de l'absence de sécurité sociale et de la structure de l’économie américaine.

Face à la chute des cours boursiers, la banque centrale américaine, la FED, a injecté 1,5 trillions de dollars pour maintenir les liquidités, ce qui n’avait eu un effet que modéré puisque les marchés continuent de baisser. Donald Trump a également proposé un plan de relance de 4000 milliards de dollars qui repose sur deux piliers. Le premier est un soutien à la consommation avec l’idée de donner à chaque américain un chèque de 1000 à 2000 $ par mois. Si la durée de l’aide est encore inconnue, le total de cette mesure représenterait près du quart du budget de ce plan de relance. Le second volet est un soutien aux entreprises - notamment les grandes - afin d'éviter des faillites.

Il s'agit donc de déterminer à quelles entreprises bénéficiera ce dispositif, et sous quelles conditions. Les Républicains s'apprêtent à donner un chèque en blanc aux grandes entreprises, quand les démocrates voudraient mettre des conditions pour l’obtention de ces prêts.

Les compagnies aériennes, qui ont récemment reversé énormément d’argent aux actionnaires sous forme de rachat d’actions, seraient les principales concernées, ainsi que les entreprises pétrolières qui subissent la baisse des cours du pétrole, les entreprises de croisière, les casinos et les hôtels. Au-delà de la contribution de celles-ci au réchauffement climatique, il y a donc un conflit d’intérêt possible puisque la fortune personnelle de Trump repose en grande partie sur l’hôtellerie. Le fait qu’il vote lui-même un plan de sauvetage de son entreprise personnelle crée donc des frictions. L’actualité du Congrès sera donc a suivre avec vigilance dans l’attente des prochaines échéances du calendrier électoral américain.

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