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USA : Make Elections great again

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USA : Make Elections great again

“Make elections great again”, le podcast du Média qui vous propulse, avec humour et précision, au cœur de l’élection présidentielle américaine...

Biden contre-attaque

Alors que Bernie Sanders était encore considéré favori trois jours avant la journée cruciale du 3 mars, Joe Biden, que l’on croyait presque enterré, est ressuscité ! Il confirme ainsi la victoire de la semaine passée en Caroline du Sud; qui avait conduit aux démissions de Pete Buttigieg et Amy Klobuchar. Après leur ralliement, c’est au tour de Michael Bloomberg de rejoindre les forces anti-Sanders. Quant à Elizabeth Warren, affaiblie par une troisième place dans son propre État, elle a également décidé de jeter l’éponge.

Le front anti-Sanders ressuscite Joe Biden

Conforté par sa victoire en Caroline du Sud, Joe Biden emporte la majorité des votes dans 10 des 14 États qui étaient en jeu, avec un score particulièrement élevé dans le Sud du pays, et notamment en Virginie. Il parvient à arracher le Texas à Bernie Sanders, en dépit des sondages qui le plaçaient légèrement derrière. Biden fait donc mentir les sondages dans la majorité des États. Mais la surprise est surtout venue de ses performances sur la côte Est : il termine en tête dans le Massachusetts, où la sénatrice Elizabeth Warren était pourtant donnée favorite. Il remporte aussi de justesse le Maine, dans le nord-est du pays, et réalise de meilleurs scores que ceux d'Hillary Clinton en 2016 dans le Vermont, l’État de Bernie Sanders.   

Sanders remporte néanmoins le scrutin en Californie, où le plus grand nombre de délégués étaient en jeu lors de ce Super Tuesday. Il arrive également en tête dans le Colorado, l’Utah et le Vermont. Le vote par procuration, très important en Californie et au Colorado, a probablement joué un rôle non négligeable dans ces victoires.

Elizabeth Warren, contrainte à se retirer après une troisième place décevante dans son propre État, pourrait compter parmi ses rares soutiens au sein du Parti démocrate. Le cas échéant, elle risquerait cependant de se couper des cadres du parti et ne s’est donc toujours pas prononcée officiellement. 

Le parti, justement, s'est consolidé derrière Joe Biden deux jours avant le Super Tuesday. Le très médiatique Pete Buttigieg a, par exemple, annoncé en plein vol qu’il faisait demi-tour pour réfléchir à sa campagne alors que son avion se dirigeait vers le Texas. Peu de temps après, il se ralliait officiellement à Joe Biden. Amy Klobuchar l'a imité quelques heures plus tard, soit la veille du scrutin.

Joe Biden a ainsi remporté le Minnesota, l’État que représente Klobuchar au Sénat. Au Texas, c’est le populaire Beto O’Rourke, candidat pour la primaire démocrate ayant abandonné dès novembre dernier qui a annoncé son ralliement à l'ancien vice-président lors d’un meeting diffusé sur les chaînes d’information en continu.

Avec l’abandon du milliardaire Michael Bloomberg, au lendemain de ce vote décisif, le front anti-Sanders semble donc au complet. Et les ralliements des candidats ayant abandonné la course à l’investiture ont joué un rôle majeur dans les reports de voix. Le Parti démocrate parvient à réaliser symétriquement ce que le Parti républicain n’avait pas su éviter en 2016, lorsqu’il tentait d’empêcher un candidat populiste, Donald Trump, d’accéder à la nomination. 

Sanders en terrain miné

Les trois quarts des électeurs démocrates pensent désormais que Joe Biden est le plus à même de battre Donald Trump. D'après les sondages de sortie des urnes, Biden confirme son succès auprès de l’électorat afro-américain. Il bénéficie aussi du soutien des personnes âgées, dans une primaire marquée par une la rupture générationnelle. La participation, en hausse, augmente d'autant plus chez les votants les plus vieux. Sanders reste toutefois favori chez les électeurs latino-américains et le segment des jeunes afro-américains.

Mais le vote des banlieues aisées, de plus en plus favorables au Parti démocrate depuis l’accession de Trump à la Maison-Blanche, a également joué un rôle déterminant. Ces zones périurbaines ont jusqu’à présent surtout voté pour les candidats centristes comme Biden ou Buttigieg. Ces voix ont aidé Biden à s’imposer dans certains États de la côte Est, comme le Massachusetts, et pourraient porter préjudice à Sanders lors des votes à venir.

Alors que le spectre d’une convention négociée semble s’évaporer, il est plus que jamais nécessaire à Sanders de s’imposer dans les urnes. D’ici à la fin du mois de mars, il est possible que l'on obtienne une idée assez précise du vainqueur. Pour un candidat comme pour l'autre, l’emporter lors des échéances du 10 et 17 mars sera donc crucial.

Mardi prochain, lors d’un “mini Super Tuesday”, six États votent en effet pour l’attribution de plus de 350 délégués au total. À cette occasion, le Michigan pourrait donc être l’État-bascule de ces primaires 2020. Joe Biden vient de marquer un point en recevant le soutien du local Gretchen Whitmer, gouverneur du Michigan. Mais Bernie Sanders peut tout de même compter sur une perception favorable de la classe ouvrière pour tenter de remporter cet État fortement désindustrialisé.

La stratégie du pire

L’électorat et les médias américains ont cependant en tête le scénario de 2016, lorsque la primaire opposant Hillary Clinton et Bernie Sanders avait duré jusqu’au mois de juin. Certains observateurs n'avaient d'ailleurs pas manquer de reprocher au sénateur du Vermont un supposé entêtement. Si Sanders enchaîne de nouvelles défaites au mois de mars, il devra sans doute composer avec d'énormes pressions pour qu’il abandonne et se rallie à Joe Biden.

En faisant corps derrière un candidat à la ligne libérale et habitué des dérapages comme Biden, il semble donc que l’establishment démocrate préfère prendre le risque de perdre face à Trump, pour ne pas gagner avec Sanders. Reste à connaître le choix des urnes dans les semaines à venir. 

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