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GRDF en Ile-de-France : entre discriminations et violences, la direction en roue libre

Par Gauthier Mesnier

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Le mouvement social à GRDF (« Gaz réseau distribution France ») en Île-de-France en décembre dernier a mis au jour les pratiques brutales et répressives de la direction. Agressions physiques impunies, procédures de discipline à tout va contre des élus CGT, discriminations de genre…les dirigeants du distributeur de gaz en Île de France sont en roue libre. Le Média vous révèle aujourd’hui le contenu d’enregistrements qui mettent en lumière des méthodes managériales pour le moins tortueuses.

30 novembre 2022, site GRDF de Savigny-Le-Temple en Seine-et-Marne (77). Le bleu azur des camions GRDF tranche avec les drapeaux rouges de la CGT plantés là depuis plusieurs semaines. Là comme ailleurs en Île-de-France, la CGT souhaite continuer la grève pour une hausse des salaires alors que la CFDT et FO, de leur côté, ont signé un accord salarial avec la direction. Sur place, GRDF dépense sans compter en frais d’huissiers de justice, vigiles de sécurité privée et maîtres-chien pour constater des dégradations et surveiller les abords des sites en grève. 

En ce début d'après-midi, Olivier Haslin, magasinier chez GRDF à Savigny se rend dans la salle à café du site. Alors qu’Olivier parle avec son chef d’agence, Jean Denis R., directeur-adjoint régional, rentre furieux dans la salle de pause. Le cadre d’1m90 attrape Olivier Haslin par le col et le projette sur le sol. « J’ai beau avoir 60 ans je ne suis pas une plante verte, si je m’attaque à lui il finit au sol en sang » menace-t-il devant une dizaine de salariés médusés, qui ont confirmé la scène auprès du Média.

Le lendemain, alors qu’Olivier Haslin se rend dans un commissariat pour porter plainte, on monte d’un cran dans la violence. Sur le site d’Eylau dans le 16e arrondissement de Paris, un vigile de sécurité privé mandaté par la direction lâche à un élu CGT d'astreinte ce jour : « Il n’y a que des Arabes et des Noirs qui cassent dans cette entreprise » avant de lui crever ses pneus et le menacer physiquement : « Si t’es un homme descends on va faire un tête-à-tête. »

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