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Le Ciné-club hebdo d'Eugenio Renzi #5

Par Eugenio Renzi

Eugenio Renzi est critique de cinéma. Ancien membre de la rédaction des Cahiers du Cinéma, il écrit aussi pour le quotidien italien Il Manifesto.

Des comédies françaises au programme de ce Ciné-club hebdo, de Sacha Guitry à Serge Bozon – ce dernier sélectionné par la guest-star de la semaine, Isabelle Regnier – en passant par Alain Chabat, Jacques Rozier et quelques autres pas nécessairement très attendus dans ce domaine. Avec, en prime et pour la première fois (mais pas la dernière), une e-sortie « en salles », pangolin mondialisé oblige.

L’invitée du ciné-club de cette semaine s'appelle Isabelle Regnier. Elle a longtemps été critique de cinéma du quotidien Le Monde, pour lequel elle s’occupe désormais de l'actualité de l'architecture. Comme elle, comme son travail, le film qu'elle a choisi pour nous est enjoué et rigoureux. Il s'appelle Tip Top et a été réalisé par Serge Bozon, sur un scénario écrit avec Axelle Ropert.

C’est l’occasion de consacrer toute cette semaine à la comédie française, sans prétendre proposer autre chose qu'une petite anthologie, tout en se privant pas d’aborder d’autres sujets  : les chemins de fer, un révolutionnaire africain, le Rubicon, l’éducation...

On commence aussi, ce mercredi, une chronique de l'actualité des e-sorties en salle, autrement dit des sorties électroniques sur internet, en VOD, des films qui auraient dû être en salle si un pangolin ou une chauve-souris ne s’en étaient pas mêlés. En espérant qu’il y aura encore, à la fin du confinement, des sorties sans -e.

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Lundi : film lunaire

Maine Océan (1986, 2h11), de Jacques Rozier. Disponible sur CANALVOD.

En matière de comédie, le nom de Jacques Rozier  n'est pas forcément le premier qui vienne à l'esprit. Mais on finit par y penser, et bientôt par se dire : pourquoi n’y avoir pas pensé tout de suite ? Et en effet, pourquoi ?

Au début de Maine Océan, on suit une jeune femme (Rosa Maria-Gomes) qui attrape en courant un train déjà en mouvement au départ de Montparnasse. Une fois à bord, elle s’installe confortablement dans une voiture de première et on a l'impression que le film peut enfin démarrer, quand un contrôleur (Luis Rego) vient lui demander son billet. Elle en a un, mais il n'est pas composté. Elle ne parle pas français. Le chef de cabine (Bernard Ménez), venu épauler l'autre, baragouine quelques mots d'anglais. Mais elle ne comprend toujours pas. Une autre voyageuse (Lydia Feld) se propose pour traduire, mais son intervention vient seulement à compliquer la situation...

Maine Océan est le dernier grand film de Rozier. Cette ligne qui de la capitale mène à la mer est la sienne. Ce train, attrapé à la volée avec un billet qui s'avère non-valide, c'est sa carrière, la manière dont il a traversé le cinéma français. Sa comédie à lui. On a dit de Rozier qu'il était l'héritier de Vigo. Et de Renoir. Mais aussi du néoréalisme. On le nomme rarement sans évoquer Pollet.  Sa biographie, comme le wagon de Maine Océan, se peuple progressivement de personnages. Mais elle n'avance pas. Pourquoi ? Parce qu’avancer, cela n’a jamais été le problème de Rozier, ni dans la vie, ni dans ses films. Alors que la comédie ne fait que ça : avancer, accélérer, puis coincer, enfin résoudre. Rozier observe, il laisse le temps s’écouler. Chez lui – c'est sa marque de fabrique –, les personnages sont plus importants que le film. S'ils s'attardent, pour se disputer ou pour danser ou pour autre chose encore, Rozier reste avec eux, quitte à rater son train.

Un petit cadeau, pour finir. Au moment de la sortie de Maine Océan, Jacques Rozier est l’invité de Serge Daney dans l’émission Microfilm. Les 42 magnifiques minutes de l’échange peuvent être écoutées ici.

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Mardi : film de lutte

Tip Top (2013, 1h46), de Serge Bozon. Disponible sur CANALVOD, FILMOTV, MyTF1VOD et Universciné.

A sa sortie, Tip Top n’a pas fait l’unanimité dans la presse et s’est planté en salle. Sur le site Allociné, il totalise 1,2 étoile (sur 5 possibles) à l’indicateur d’appréciation des spectateurs. Ça n’est pas mérité. Tel est notre avis, et c’est aussi celui d’Isabelle Regnier, qui le défend ainsi :

« L’une tape, l’autre mate. Esther Lafarge (Isabelle Huppert) et Sally Marinelli (Sandrine Kiberlain), bœufs-carotte, sont parachutées depuis Paris dans une petite ville du Nord de la France pour enquêter sur le meurtre d’un indic. La trame policière est du pur MacGuffin : un prétexte pour retourner le manteau du réel, mettre à jour les ambiguïtés sédimentées du bain de culture franco-algérien et révéler dans le même mouvement le feu de la sexualité – d’autant plus épanouissante qu’on la dit déviante – qui brûle sous le manteau de glace des deux pervenches.

Troisième long-métrage de Serge Bozon, Tip Top est venu fracasser la carrière d’Isabelle Huppert à une époque où elle menaçait de se fossiliser dans le vernis d’un cinéma de prestige calibré pour red carpet. Femme de tête et d’action qui partage avec son mari Gérald (Sami Nacéri, inoubliable cogneur soumis) un goût pour le sexe violent et une tendresse amoureuse à faire fondre un iceberg, Esther Lafarge ouvre la voie à une série de rôles déments – dans Abus de Faiblesse de Catherine Breillat (2014), L’Avenir de Mia Hansen-Love (2016), Elle de Paul Verhoeven (2016)… – qui ont tous en commun de jouer ouvertement avec sa persona d’actrice.  La mise en scène est au diapason de l’oxymore qu’elle incarne : tendue, nerveuse, brutalement gagesque, et tendrement amoureuse de ses personnages, des sentiments qui unissent les nombreux couples du film, à commencer par celui que forment Sally et Esther. »

Isabelle Regnier

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Mercredi : évasion

Sankara n'est pas mort (1h50, 2020), de Lucie Vivier. En VOD à partir du 29 avril sur le site d'e-cinéma La Vingt-Cinquième Heure.

Autrefois, souvenez-vous, on allait au cinéma. Notamment le mercredi soir, pour les sorties nationales. C'était l'évasion, la vraie. Aujourd'hui ? On n'y va pas. On e-va.

Mercredi 29 avril, plusieurs e-salles diffuseront le film Thomas Sankara n'est pas mort, dont la e-sortie nationale est prévue le jour même. Sur Sankara il existe un beau documentaire (Capitaine Thomas Sankara, de Christophe Cupelin), qui retrace l'histoire du révolutionnaire africain à partir de ses apparitions à la télévision (notamment française). Sankara a lutté contre le nouveau colonialisme et tenté de soustraire le Burkina Faso aux jougs du FMI, de la Banque mondiale, du gouvernement français. Il a proposé aux autres pays africains de s'unir au sien, d’arrêter de s'endetter pour acheter des armes, de se coaliser pour effacer la dette. Il a été tué lors d'un coup d'Etat perpétré par son bras droit Blaise Compaoré et voulu, semble-t-il, par François Mitterrand. Ce qui est sûr, c'est que, devenu chef de l'Etat, Compaoré a fait tout ce qu'on attendait de lui, avec une politique dite de « rectification ». Une révolte populaire en 2014 a mis fin à son triste règne.

C'est le point de départ du film : Sankara n'est pas mort, son esprit existe, disséminé de par le pays. Pour partir à sa recherche, la réalisatrice se laisse guider par un Virgile burkinabè, le jeune poète Bikontine. Ses poèmes constituent une première immersion dans le pays de Sankara. À ce premier voyage, qui a la rapidité et la puissance des mots, le film ajoute un deuxième, qui a le rythme d’une vieille ligne ferroviaire.

La ligne en question a été construite par les colonisateurs français jusqu'à Ouagadougou, puis prolongée, à l’initiative de Sankara, jusqu'à la frontière avec le Mali. Ce prolongement, que les Burkinabés ont fièrement réalisé sans l'aide du FMI, est désaffecté depuis 1995. Il s'agit d'une voie sans issue.

Ce qui nous ramène à la question générale des e-sorties. Est-ce une voie vers l'indépendance ? Ou bien vers le garage ?

Le Café des images de Caen – qui ces jours-ci propose un large choix de séances en VOD – organise une « e-rencontre » (mercredi 29 à 20h30) avec la réalisatrice. Le 3 mai à 18h, la séance sera précédée d'une e-surprise, déjà e-révélée sur le site du Café : Rodolphe Burger, l'auteur de la bande-son originale du film, sera là. E-concert ? Possible.

Toutes ses e-histoires peuvent sembler un peu idiotes. Mais la bataille qui se joue n’engage rien de moins que l'avenir des salles de cinéma. Certaines d'entre elles se mobilisent, pour ne pas laisser le terrain aux sites de streaming. Et pour ne pas abandonner les films – notamment ceux dont la distribution était déjà organisée au moment où le confinement est survenu et dont une nouvelle sortie risque de se heurter à l’obstacle financier. Est-il judicieux, cependant, de fidéliser le public du cinéma d’art et d'essai à une pratique de sorties directes en VOD ? Qui va disparaître, du -e et de la salle ? Difficile à dire.

Et le film ? Ça se laisse e-voir.

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Jeudi : film jupitérien

Didier (1997, 1h45), d'Alain Chabat. En VOD chez CANALVOD, Universciné, FILMOTV et LACINETEK.

En 1997, on ne jurait que par Didier. On disait : « Allons au Shoonise » et « Elle fait quoi ta copine dans la vie, à part nichons ? » Enfin, certains le disaient. Frédéric Moreau, par exemple. Qui nous envoie ces quelques mots :

« J'ai revu Didier à l'invitation du ciné-club renzien. Wikipedia appelle « expérimental » le premier film d'Alain Chabat en tant que réalisateur. Ce n'est pas faux. À la revoyure, me frappent surtout sa simplicité et sa joie. Chabat se transforme en labrador et semble y prendre un plaisir fou. Jean-Pierre Bacri râle, bacrise, mais il n'est nullement besoin d'attendre ses derniers mots – tendres – pour trouver le personnage et l'acteur irrésistibles. Didier se moque des footballeurs et des affairistes, des boîtes de nuit et des phrases creuses, des façons de parler, des figurantes en mini-jupe et même des amis des animaux. Mais le tout avec grâce, comme si le bonheur de se moquer emportait avec lui une positivité surpassant, et de loin, n'importe quelle dérision. La force de Chabat, à l'époque, avait déjà été établie avec les Nuls. D'autres films et les deux époques de Burger Quizz la confirmeront. Son comique n'est pas de cet ordre-ci ou de cet ordre-là, c'est d'abord celui de quelqu'un que tout amuse. Sans jamais que ce tout vire au trop-plein, à l'excès de stylisation ou de dégoût. De là sa qualité cardinale, s'il fallait en extraire une : la clarté.

Deux mots pour finir :

– Incompréhension : pourquoi Didier n'a-t-il fait aucun petit au cinéma ?

– Recommandation : avant, après ou pendant une voyure canine, lire l'essai de Mark Alizart, Chiens (2018). »

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Vendredi : film vénusien

Smoking (1993, 2h19), d’Alain Resnais, en VOD chez LACINETEK ; et No Smoking (1993, 2h19), du même, en VOD chez au même endroit.

Smoking et No Smoking ne sont pas deux parties du même film, mais – Resnais y tenait – deux films distincts. Et que l’on peut voir dans l’ordre que l’on veut (en témoigne le « film annonce », véritable court-métrage réalisé au moment de la double sortie par Édouard Molinaro et qui vaut à lui seul deux bonnes comédies). 

Qu’est-ce que ça change ? C’est tout le problème – d’ailleurs très ancien. Et est-ce qu’on a le choix ? Est-ce que la vie aurait pu être différente si, à tel ou tel moment, on avait décidé de faire une chose plutôt qu’une autre, de rester chez soi plutôt que, par exemple, de traverser le Rubicon… Ou bien... Et si ce n’était pas du tout un problème ? et si l’obsession d’avoir bien choisi (sa vie), autrement dit de ne pas l’avoir ratée, n’était qu’une angoisse, voire une addiction, modernes ? Voilà le problème que Smoking et No Smoking, ironiquement, posent. Et qui n’a pas pris une ride.

Bonus : Parlant de Rozier, Jean Douchet note ceci : « Ce qui est assez étonnant, dans la Nouvelle Vague, c'est qu'aucun cinéaste n'a dévié... » (Maine Océan, bonus DVD). Tous ont continué jusqu'au bout à faire des films expérimentaux. Or « expérimentaux » ne veut surtout pas dire inaccessibles, ou qui demanderaient on ne sait quelle initiation. Il s'agit plutôt de films qui prennent le cinéma comme un territoire encore à explorer, non pas dans ses marges inhabitables, mais précisément dans son cœur : le cinéma d'auteur. Or le cinéma d'auteur raconte des histoires. Or, d'histoires, il n'y a pas besoin d'être anthropologue pour le savoir, il n’y en a pas trois mille. Godard prétend qu’il n’y en a qu’une : un homme aime une femme. Il n'y a rien d'étonnant à cela. C'est la forme qui change. D'où l'idée folle de Resnais : que se passerait-il si, en plus de raconter la même histoire, on gardait aussi la même forme ? Il se passerait Smoking d’abord et No Smoking après (ou bien vice versa). À savoir 24 tableaux (plus un générique) qui s'encastrent les uns après les autres à coup de « ou bien ». De l’un à l’autre, on change des éléments, juste pour mieux montrer à quel point ces variations sont illusoires, postiches, comme les perruques et les moustaches qui multiplient par quatre le même couple d'acteurs formé par Pierre Arditi et Sabine Azéma.

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Samedi : film marxiste ou sataniste

En rachâchant (1982, 0h07), de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet,  visible sur Youtube ; La rentrée des classes (1955, 0h42), de Jacques Rozier, visible sur Vimeo ; Mes petites amoureuses (1974, 2h03), de Jean Eustache, visible sur Youtube.

D’un programme, deux questions. 1/ Celle que tout le monde se pose ces jours-ci : faut-il rentrer à l’école ? 2/ Celle que personne ne se pose : le marxisme peut-il être marrant ?

La Nouvelle vague détestait l’école (l’institution) mais avait une passion pour son imaginaire (les livres, les crayons et, ça va sans dire, les cahiers). Les cinéastes de la première génération ont presque tous jeté le cartable : Truffaut (Les Quatre cent coups), Rozier (La rentrée des classes)... La devise préférée de Douchet – « La leçon a été profitable, monsieur ! » – tirée des Contrebandiers de Moonfleet, n’était pas adressée par un bon écolier à son maître, mais par un jeune homme à un aventurier.

D’autre part, il y a Jean Eustache : prolétaire de province, épris de littérature, contraint de quitter l’école pour l'atelier. Le souvenir terrible de ce traumatisme enfantin inspire le récit de Mes petites amoureuses, film par ailleurs extrêmement doux : « Je ne comprends pas », dit le jeune Daniel à sa mère qui lui annonce qu’il ne sera pas inscrit pas au collège à la rentrée, « puisque l’école est gratuite ». « – L’école oui, mais ce n’est pas tout », lui riposte-t-elle –, « il faut s’habiller, il faut manger... À ton âge, moi aussi j’avais de l’ambition. Et José [son nouveau compagnon, qui est ouvrier agricole] aussi aurait aimé avoir une meilleure situation, il n’a pas choisi de travailler la terre des autres… »

Chez Eustache, la lutte n’est pas entre classes. Ou bien si, mais elle ne se manifeste qu’en tant que violence que certains membres d’une classe exercent sur d’autres membres de la même classe (ce qui, par ailleurs, n’est pas sans rappeler la cour d’un collège). Pourquoi est-ce qu’un prolétaire devrait soutenir les études de son fils ? Pour qu’il devienne un autre patron ? Et cela à ses frais ? « J’avais des choses à dire », raconte Daniel. « Pourtant, je me taisais. »

Le petit Ernesto ne se tait pas dans En rachâchant, de J-M. Straub et D. Huillet, qui adaptent en 1982 un texte de Marguerite Duras. Ernesto est de ceux qui jettent le cartable, comme le petit René dans le film de Rozier... « Comment l’enfant Ernesto va-t-il apprendre ce qu’il ne sait pas ? », interroge le maître. Si vous ignorez la réponse, le film ne vous l'apprendra pas (mais, pour savoir pourquoi, il faut le voir).

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Dimanche : film du Seigneur

Le Roman d'un tricheur (1936, 1h54), de Sacha Guitry. Disponible en VOD chez LACINETEK, MyTF1VOD et FILMOTV.

Chez Guitry, il y a tout. Or le tout, la totalité, c'est comme le Seigneur : ça n'existe pas. Alors comment fait alors Guitry ? Éh bien, c'est simple, il triche. Roman ?

Entre 1935 et 1958, Sacha Guitry n'a jamais arrêté de filmer. Surtout, il n’a jamais arrêté de tricher. C’est à dire de mettre en scène, d’attirer l’attention sur un élément. Filmer ou bien tricher ? Il n’y a pas de choix à faire. Mettre en scène, c'est autant montrer que cacher, autant présenter qu'escamoter.

 Plus qu’un roman, celui du tricheur est une confession, un programme et une leçon de cinéma que Guitry conduit à sa manière, c’est-à-dire avec légèreté, esprit, insouciance. D'où la trouvaille géniale du générique « parlé », avec son semblant de naturel, où le cinéaste lui même expose les coulisses de son studio, présente ses comédiens et s'amuse à les taquiner précisément car ils font semblant d’être pris au dépourvu alors que tout est  évidemment mis en scène. Art de la comédie, comédie de l'art. Le générique « parlé » est celui que Godard reprend au début du Mépris. Qu'est-ce qu'il montre au juste, ce générique ? Tout, sauf l’essentiel, ce qui est partout, au dessus de tout, invisible : la voix de Guitry, qu’aucun masque, moustache, postiche ou pastiche ne peut déguiser. •••


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