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Économie, international, technologies… Cette émission prend le risque du “pédagogisme” pour mieux aller au fond de sujets qui se caractérisent par leur complexité apparente mais qui constituent des enjeux prégnants de notre époque.

Impunité policière : Macron otage des "forces de l'ordre" ?

On peut dire que c’est une réplique du séisme politique qui a eu lieu après la mort à Nanterre de Nahel, 17 ans. Un homicide policier filmé par une riveraine, qui a traumatisé une partie du corps social français et entraîné de nombreuses révoltes et de nombreuses violences policières dont on n’a mesuré la réelle ampleur que progressivement.

C’est ainsi qu’on a entendu le témoignage de Virgil, ancien militaire de 24 ans éborgné par un tir de LBD. C’est ainsi qu’on a appris la mort à Marseille d’un jeune homme de 27 ans, manifestement décédé suite à une crise cardiaque après avoir été touché par un projectile de type flash-ball. La veille, son cousin de 21 ans avait été éborgné, peut-être par le RAID, toujours à Marseille. Dans la nuit du 1er au 2 juillet, encore à Marseille, c’est Hedi, 22 ans, qui a été frappé par un projectile de LBD lancé par des éléments de la BAC. Il a été défiguré par le choc.

Un des fonctionnaires qui a frappé Hedi au point de le laisser pour mort a été mis en détention provisoire. Cela a suffi pour alimenter un vaste mouvement de rébellion des policiers. Une rébellion qui passe notamment par une épidémie d’arrêts maladie et la création de groupes Whatsapp ou Telegram où s’exprime de la défiance vis-à-vis de l’institution judiciaire et plus largement du fameux “ordre républicain”. Un “ordre républicain” dont des défenseurs éminents ont défendu les contradicteurs. Notamment Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale qui a dit que “savoir en prison” le policier bourreau supposé d’Hedi “l’empêche de dormir”. Mais aussi le préfet de police de Paris, Laurent Nunez. Plutôt que de dénoncer et de punir de telles attitudes et de tels propos, le sommet de l’État fait du “en même temps”. En gros, oui, les policiers ne sont pas au dessus de la loi, mais en même temps, les pauvres, on les comprend.

Comment en est-on arrivé là ? Quelle est la nature et la profondeur de cette crise des institutions, dont on ne peut pas dire qu’on ne l’a pas vue venir ? Le pouvoir politique est-il désormais soumis à la police ou reste-t-il le véritable bénéficiaire des violences policières ? La France est-elle devenue une “démocratie policière”, selon l’expression du politiste Sébastien Roché ? Qu’est-ce que cette histoire nous dit de notre régime politique ? Pour répondre à ces questions, j’ai à mes côtés Mathieu Slama, essayiste, auteur de Adieu la Liberté et Julien Théry, historien et présentateur d’émissions sur Le Média, notamment de “La grande H”. C’est le fond de l’info !

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