Chaque semaine, Serge Faubert raconte l’actualité française à travers le prisme des délibérations au Sénat et à l’Assemblée nationale. Ce qui perce de l’esprit des lois et de l’équilibre des forces politiques, au-delà du jeu des petites phrases.
La Macronie braque la sécurité sociale
Le voile, ah le voile ! Cette agitation politique et médiatique autour d’une querelle ancienne tombe à pic pour le gouvernement.
Une diversion bienvenue pour que l’opinion ne s’intéresse pas trop au projet de budget 2020 et au financement de la Sécurité sociale.
Pendant ces échanges à fleurets mouchetés devant les caméras, le ministère de l’Économie a tenté d’escamoter près de 5 milliards dans les caisses de la Sécurité sociale.
Souvenez-vous, en décembre, pour tenter d’apaiser le mouvement des gilets jaunes, le gouvernement a adopté trois mesures :
- Une prime exceptionnelle, totalement défiscalisée et désocialisée - impôts, cotisations, CSG-CRDS – pour les salariés gagnant moins de trois fois le SMIC.
- La défiscalisation des heures supplémentaires et la suppression des cotisations sociales.
- L’exonération de la hausse de la CSG pour les retraités dont les revenus sont inférieurs à 2000 euros net. SCes exonérations et allègements de cotisations, ce sont des recettes en moins dans les caisses de la sécurité sociale. Autour de 5 milliards.
Justement, une loi du 25 juillet 1994, que l’on doit à Simone Veil, prévoit que l’État, dans ce cas de figure, compense à l’euro près les exonérations et allègements.
Eh bien, le gouvernement entend s’affranchir de cette obligation.
C’est ce qu’on découvre dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020 que la Commission des affaires sociales est en train d’examiner.