Julien Théry reçoit Gérard Noiriel, pour la première édition de La Grande H
Gérard Noiriel est l’un des principaux historiens des milieux ouvriers et de l’immigration en France depuis de la fin du XIXe siècle. Ce chercheur de l’École des hautes études en sciences sociales est aussi l’un des fondateurs de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration. Il a notamment retrouvé dans les archives l’histoire oubliée du clown Chocolat, alias Rafael Padilla, cet esclave cubain qui dans les années 1880 devint le premier artiste noir en France. Roschdy Zem a tiré en 2016 du livre de Gérard Noiriel le film Chocolat, avec Omar Sy dans le rôle titre, qui a eu plus de 2 millions de spectateurs dans les salles.
L’historien Julien Théry, qui anime La grande H., la nouvelle émission d’histoire du Média, a choisi pour la première émission de donner la parole à Gérard Noiriel, à l’occasion de la sortie de son nouveau livre : Une histoire populaire de la France du XIVe siècle à nos jours, aux éditions Agone. Une « histoire populaire », explique Gérard Noiriel, ça n’est pas seulement une histoire qui adopte le point de vue de ceux d’en bas. C’est plus largement l’histoire générale des relations de domination entre, d’un côté, les différentes groupes qui représentent les élites, et de l’autre les classes « populaires ». À la lumière de son travail d’historien de la société française, Gérard Noiriel aborde notamment les difficultés récentes de la gauche. Il revient en particulier sur la façon dont une partie des élites politiques s’efforce, depuis la fin du XIXe siècle en réalité, de substituer les questions identitaires et « raciales » à la question sociale.
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LA GRANDE H : GUERRE D’ALGÉRIE : TORTURE ET EXÉCUTIONS AU NOM DE LA FRANCE – RAPHAËLLE BRANCHE
Julien Théry reçoit Raphaëlle Branche, pour la seconde édition de La Grande H
Le 13 septembre dernier, Emmanuel Macron s’est rendu chez Josette Audin pour reconnaître la responsabilité de la France dans les tortures et l’assassinat de son mari Maurice, arrêté par l’armée française à Alger en 1957. Le président était accompagné de 3 historien.nes de la Guerre d’Algérie, dont Raphaëlle Branche, autrice de l’unique thèse consacrée aux violences illégales de l’armée française en Algérie. Dans ce deuxième épisode de La Grande H., R. Branche nous explique comment elle a pu démontrer le caractère massif et systémique de la torture et des exécutions sommaires, à partir des archives et d’enquêtes orales. Elle revient les vraies raisons de l’usage de la torture, qui ne tiennent pas à la nécessité d’obtenir des renseignements. Elle analyse enfin la portée de la démarche d’E. Macron concernant Maurice Audin, tout en évoquant les dangers actuels de la logique de suspension, par l’État de droit, des libertés et garanties légales pour certaines catégories de la population pensées comme « suspectes ».
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L’HISTOIRE DES GAUCHES : PEUPLE, RÉPUBLIQUE ET LUTTE DES CLASSES DE LA RÉVOLUTION À NOS JOURS
Avec Jean-Numa Ducange, de l’Université de Rouen, « La grande H. » vous propose dans cet épisode d’explorer l’histoire longue des principaux éléments du paysage idéologique et institutionnel de la gauche d’aujourd’hui. On découvrira ou redécouvrira ainsi le sens originel du clivage entre droite et gauche, les principales étapes de formation des différentes sensibilités depuis la Révolution française (républicanisme, socialisme, marxisme, sociale-démocratie, radical-socialisme, internationalisme…), les processus d’émergence des différents partis politiques et la place des grandes figures (Blanqui, Jaurès, Clémenceau, Guesde, Blum, Thorez…) à partir du XIXe siècle. Comme l’a écrit Marx, « La tradition des générations mortes pèse d’un poids très lourd sur le cerveau des vivants » : ce n’est qu’à la lumière de ces traditions anciennes que l’on comprend bien les enjeux actuels. Jean-Numa Ducange le démontre en éclairant ainsi les débats et les polémiques actuels au sein d’une gauche française en pleine recomposition, en particulier la question du « populisme de gauche » et la prise de distance récente, de la part de La France Insoumise, à l’égard du mot « gauche » et plus encore de l’identité « socialiste ». Une émission de l’historien Julien Théry.
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« LE PEUPLE » EN POLITIQUE DEPUIS LA REVOLUTION – GÉRARD BRAS
« Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous ne sortirons que par la force des baïonnettes ». Avec cette phrase célèbre, le 23 juin 1789, le député Mirabeau rejeta l’ordre donné par le roi Louis XVI au Tiers-État de se dissoudre, alors que ce dernier, qui regroupait les représentants des habitants non-nobles du royaume, venait de se déclarer Assemblée Constituante. Était ainsi posé le cadre de la politique moderne, dont notre monde est l’héritier : le détenteur de la souveraineté n’est plus un monarque ni un quelconque individu ou groupe singulier, mais le peuple, comme communauté titulaire du droit à se gouverner elle-même. Comment, dès lors, la qualification de « populisme » peut-elle être aujourd’hui péjorative et servir à discréditer certaines formations politiques ou certaines revendications qui dénoncent l’écart entre les aspirations du peuple et l’action conduite par ses représentants ? En partant de ce paradoxe, cet épisode de « La grande H. », l’émission d’histoire du Média TV, donne la parole au philosophe et historien des idées Gérard Bras, auteur de plusieurs ouvrages sur la formation et l’évolution de l’idée de peuple en politique depuis le Siècle des Lumières. Le moment crucial, explique Gérard Bras, est bien la Révolution française : avec elle, le peuple n’est plus une masse informe et passive, qui doit être gouvernée par des autorités extérieures (le roi en particulier) au nom de Dieu ; il a désormais vocation à exercer la souveraineté, dont il est l’unique dépositaire, par le biais d’assemblées et de délégués – lesquels ne sont légitimes que dans la mesure où ils le représentent effectivement. Gérard Bras évoque les différences entre les notions de « peuple » et de « nation », ainsi que leurs rapports avec la notion d’État, à partir de la période révolutionnaire. Les pensées de Hegel et de Michelet correspondent à des développements importants de l’idée de peuple au XIXe siècle, dont on trouve ensuite la marque dans les conceptions qui président à l’action de Charles de Gaulle. Ce dernier envisage différemment le peuple selon qu’il s’agit de celui des Français, pendant la Seconde Guerre Mondiale, ou celui des Algériens pendant sa guerre d’indépendance. Aujourd’hui, face à la crise aigüe de la représentation politique dont le mouvement des gilets jaunes est l’expression la plus récente, plusieurs courants de pensée politique réactivent la notion de peuple. Gérard Bras évoque l’approche de Jacques Rancière, pour qui « un peuple » n’existe que dans les moments où une mobilisation lui donne forme. Il aborde aussi les positions d’Ernest Laclau et de Chantal Mouffe, qui défendent un « populisme de gauche » issu de la tradition d’Amérique du sud. Leurs idées influencent aussi bien Podemos, en Espagne, que le mouvement de La France Insoumise, passé à « l’ére du peuple » en 2016.
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3 comments on LA GRANDE H : UNE HISTOIRE POPULAIRE DE LA FRANCE – GÉRARD NOIRIEL
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Excellent interview. Ca fait plaisir. Le journaliste un peu crispé et formel au début a pris une forte consistance en avançant et entrant dans les questions avec son propre point de vue dans des dimensions polémiques, par exemple la question du concept de racisation qui a mis mal à l’aise Gérard Noiriel (qui avait des choses à dire – apparemment longues et complexes – à ce sujet).
Mais quel plaisir d’entendre Gérard Noiriel, fils d’ouvrier « s’en étant sorti » (sans être un « parvenu »), pétri d’honnêteté intellectuelle. J’en profite pour constaté que, malheureusement, les pires soutiens de la classe dominante sont souvent recrutés parmi les fils d’ouvriers parvenus, qui ont oublié leurs origines modestes.
– Sur le contenu de l’interview : beaucoup de temps passé au début sur la posture, la philosophie de l’historien; mais c’était intéressant. De façon cohérente on nous présente son parcours via ses jalons historiques de publication. Chaque auteur cité comme référence fait l’objet d’un visuel avec une photo et la première de couverture d’un de ses livres livre : très bon, avec un arrêt sur image on peut noter les références.
– J’ai aimé l’analyse qui présente Macron comme un enfant de la classe moyenne, et qui voit le monde à travers sa vision de classe moyenne. Je rajoute que c’est un représentant de la classe moyenne qui a accédé à la classe supérieure des dominants (banquiers surtout, industriels aussi), et à ce titre, c’est un parvenu (cad un lèche cul donc de la classe à laquelle il accède par le bas) qui devance, anticipe toutes les attentes de ses maitres (tout comme le fils d’ouvrier parvenu lèche le cul de la classe moyenne). (ma parole, la hiérarchie sociale c’est aussi un chaînage de lèche-cul !)
– J’ai aimé aussi sa posture, son tropisme ‘déclaré’ quant à son métier : privilégier l’élargissement conceptuel (sans confusion des genres) plutôt que le dépassement conceptuel (avec l’exemple de Bourdieu)
– Le concept de « toutologue » introduit par le journaliste m’a bien plu et bien amusé. D’autant que ce sont les journalistes qui rêvent de rencontrer enfin le grand « toutologue » pour simplifier leur travail (à quoi rêvent les journalistes ?).
– Eclairant – et confirmant aussi – les problématiques d’enfumage et de diversion (identitarisme, communautarisme, mais aussi migrantisme, et je rajoute « humanisme » en général pour inciter à se souvenir qu’à l’époque d’Althuser, déjà ou encore, la question de l’humanisme était regardée comme un piège dont il fallait se méfier). Le bon « enfumage/diversifiage » c’est celui qui met le paquet sur un problème réel, consistant, mais moins important que celui dont on veut se débarrasser (par exemple lutte des classes, tant il est vrai que l’approche par l’individu (humanisme, relations humaines) est moins dangereuse que l’approche par les classes sociales et les rapports sociaux, dont rapports de production).
– la notion de naissance de l’Etat aux environs de la guerre de 100 ans avec, d’une part la consolidation des rapport féodaux au profit d’un noble majoritaire (le roi), mais aussi d’autre part (et ce n’était pas dit), le début de la montée en consistance du capitalisme à travers les métiers de production basés non plus sur le travail de la « terre », mais sur les outils préindustriels de transformation des produits de la terre (outils à main, machines).
– et pour finir merci de l’info sur Richard Norty (qui semble être un livre que Gérard Noiriel a vraiment lu).
Merci beaucoup pour votre retour ! JT