La campagne pour les élections européennes a commencé, les macronistes changent de stratégie : ils tapent désormais avec toute leur énergie sur le Rassemblement national. Ils ne semblent découvrir l’ampleur du problème que lorsque le RN est à 30%. Mais c’est un peu tard, surtout quand la situation est aussi un produit de la politique qu’ils mènent depuis 7 ans. Par ailleurs le RN, à l’instar des autres droites radicales en Europe, a développé des stratégies pour se nourrir des impasses des libéraux au pouvoir. Les droites radicales ont transformé leur discours sur l’Europe. Elles rompent petit à petit avec l’euroscepticisme qui les caractérisait.

Le RN par exemple ne soutient plus de mesures de frexit explicites : référendum de sortie de l’UE, sortie de la monnaie unique, suspension de la Politique Agricole Commune. Cette manière d’arrondir les angles dans leur vision de l’Union européenne n’est pas qu’un opportunisme électoral, mais correspond aussi à des recompositions idéologiques. Ces partis construisent une idée cohérente de l’Europe, en articulant leur nationalisme avec une défense de la civilisation européenne, blanche, avec ses racines chrétiennes.